LE K DU ÇA par philipe de croix (12 novembre 2004)

 

Quel K ce
ça
s'installe ... ou pas 2
rencontres vraies
vrai ratage.

Fécond ratage ?

K 1 K a
installations
performances
musiques
et projections
se succédant
se chevauchant
fluidement
l'air de rien
Poulailler de Tokyo
d'un jour
et même improvisation
interaction
libre demande libre envie de rentrer dans la création de l'autre
d'en rajouter une couche
sonore et gestuelle
peau de l'autre contre peau de l'oeuvre
ça c'était vers la fin.

Parfois vrai K K
bégayage de K
bégaiement sans gaieté.

C'était pas ça
au début
à 14 h17
clash ou crash
cacophonie d'ego
couvrant les gazouillis d'oiseaux
est-ce N
c'est F
et la petite musique interstellaire
s'échappant en boucle
de la table-gazon.

Terrain de jeu déserté
éclats de bec
puis longues bouderies...ou pas
ouba ouba
le marsupilami
lui
va où va son envie.

Terrain sans jeu ni enjeu
non pas
c'aurait pu être c'était peut-être
sera-ce serait-ce
le début d'un mouvement
si les ego s'effacent
accord désaccord
et laissent place aux artistes ?

C'était bien inutile
ces combats d'ego-ergots
cette volonté de tout contrôler
qui comme le désir de pureté
aboutit à son contraire
chaos contrainte découragement
plus envie de faire.

Le comportement le ton
hérités
comme une décalcomanie
un bis repetita
violence sécheresse
elles claquent
comminatoires
un code familial
auquel l'autre
n'est pas habitué
n'est pas
n'a pas à être
et ne sera pas
mithridatisé.

Le poison familial
chacun se le garde.

Créer n'est-ce pas
se nourrir de son histoire
de ses roots de ses boots
mais dans un rendu
non-narratif
conceptuel et sensuel
le non-dit le trop-dit
se disent sans le dire
dans le corpus de l'oeuvre
dans ce qui est donné à voir
dans ce qui est installé ou performé
une dérivé seconde
où ces souffrances ces carences
devenues beauté
lisible complexité
sont ainsi recevables
par l'autre.

L'obsession du rendement
ne rend rien
en art comme ailleurs
c'est quand on décroche de soi
de ses tics et de ses tocs qu'on accroche
l'autre et soi-même
lacher-prise
lâcher l'instant
comme cerf-volant
il plane où il veut
de lui-même il va.

Je suis pour la libre circulation de l'énergie
ping pong sans filet sans raquettes sans balle
ping pong mental de l'autre à soi et retour.

Ceci n'empêche pas l'organisation
elle permet le free jazz de l'improvisation
sur ses bases installées comme rochers
s'abat l'écume des moments
non prémédités.

Pareil pour les discussions
figures libres et non imposées
sinon la parole se tait
les mots se taisent.

La mise en échec a réussi pour la première fois
au Poulailler
qu'un échec réussisse
ça c'est un vrai ratage
qui veut ...ou pas
dire quelque chose.

Dépéchons les augures
droguons les pythies
enfermées dans des citernes d'acier
où leurs délires résonnent
égorgeons les poules et les coqs
fantômes de ce lieu
et que leur sang recueilli
dans une bassine de tôle émaillée
suivant le dessein de leurs moires
nous dise sans mot
par borborygmes éloquents
d'illisible lisibilité
le dessin
du futur de
ça.

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