texte écrit par mariecke suite au "diner improvisé" de philippe

L'autre, c'est ce qui s'insinue en moi dés que j'ouvre les yeux sur le monde.
L'autre, les autres, croisés dans la rue. Regards fuyants ou appuyés, bribes de mots accrochées au hasard sur des mobiles soliloques, discussions artistiques qui débouchent toujours sur du politique, séductions fugaces, chaleur ou répulsion
L'important est la chaleur du vivant dit Philippe. Même si par moments j'aimerais que l'autre soit moins vivant, moins présent.
Chercher les traces de l'autre en moi, c'est marcher dans la forêt touffue des sensations, émotions, violences qui m'apaisent et me terrifient tout à la fois.
Combien d'autres rencontrés au cours d'une vie ? Y penser est comme se pencher au bord du gouffre. Ceux dont je me souviens, ceux que j'ai oubliés, ceux qui ressurgissent au détour d'une voix, d'un rire ou d'un regard. Le silence assourdissant des fantômes qui me traversent. Je suis un sentier raviné, érodé, planté par tous ces autres. Ces autres qui font la texture de mon présent et qui pour toujours désormais ne pourront plus qu'être absents.

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