à la suite de "ça s'installe...ou pas (2)"

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la bobine d'isabelle. c'est une bobine de fil rouge que madame isabelle-des-off, a apporté au poulailler, pour l'installer ... ou pas, parmi les aléas d'ego et de tentatives de séduction des uns, de l'autre et des autres vers l'un, vers l'autre, vers les autres. des gens, d'autres gens, ceux qui ont eu envie ceux qui n'ont pas compris, ceux qui ont oublié, ceux qu'on fait, qu'ont réagit. la petite bobine rouge, s'est délicatement posé sur la table qui portait les machines, sous l' araignée malicieuse*, là où mesdemoiselles elna et bernette ont participé à s'installer. toutes deux parées de rouge, elles ont rougi de voir arriver un poids plume dans leur entourage, mais ont semblé vouloir l'adopter. hum...accepter sa différence de bobine.

après, y'a eu des poèmes d'humanité, des détails de personnalités, des erreurs, des rencontres, etc...

après, y'a eu des mots, des soupes, des soupes de mots, des grimaces, quelques sourires, et le soleil est revenu.

alors nous sommes partis. tout droit vers le bas, retrouver d'autres rencontres et nous rencontrer un peu nous mêmes. nous avons navigué, ne nous sommes installés que chez jacques, le temps de mélanger quelques idées, quelques mots, de biser mademoiselle émilie, et de faire quelques images :

sète, port-saint-louis, marseille, le sigean, arles, aigues-mortes, saint-hippolyte-du-fort, et traverser l'auvergne pour regagner la touraine; y retrouver la première triplette de l'atelier faites des fringues [ou (c) maud anne et michele faites des braies au Bray].

 

-> détails :

 

quantité de poissons évaluée par les mouettes qui tournent autour, elles savent où ils sont, d'où ils viennent, ce qu'ils valent, elles les connaissent, ça ne les empêchera pas de les manger.

attente. de l'autre, de la fin de la journée, à la suite du voyage, d'images de parcours, de semaines chargées. se retrouver.

mais qui fait quoi? la bobine attend, attend de rentrer, ou pas, dans son histoire imagée qu'elle a déjà commencé, dans le fond d'une poche puis le creux du fond d'une main. histoire qu'elle commence à peine, avant hier encore, c'était la main d'isabelle. histoire qu'elle commence à peine ...à dérouler.

devant le CRAC, cric boum crac, sur une palette à filet pour aider les pécheurs à atteindre le fond, de l'eau, du fil, du filet, de poissons et les poiriers qui s'y trouvent.

et si sa bobine à la bobine avait un peu de fierté à se trouver là, face au vent, à l'eau, aux éléments, au port maintes fois chanté, au milieu d'une faune bien particulière, d'amas de fils enfilés en filets, des drapeaux, des autres?

 

la pointe du pont. le sommet du rond. là où l'on monte, et d'où l'on redescend, un peu comme l'estrade, le "pied d'estale", la scène, un regard?

un regard sur le port, les chaises passent

suivent leur fil, le courant, le mouvement. la ville est calme et abandonnée à sa langueur d'automne. Un étang de thau torride, torrifié, et terrifiant, au milieu des terres à submerger.

au raz de l'eau devant les bateaux, regarder l'autre passer, sans s'interposer, sans intervenir ou crier AU SECOURS et attendre que l'autre se pose, que l'autre écoute, que l'autre regarde, que l'autre comprenne, et apprécie (sans limite, jean) au détour de son propre voyage

voyage assorti, coordonné, voyage intérieur, voyage différent, forcément.

c'est qui l'autre sinon celui qui est autre, différent forcément, mais encore?

vision de soi même, vision des autres, ah, ça se croise et se chevauche, ça se croit et s'effiloche, avant de s'installer, un peu.

 

l'autre qui trône au coeur de l'arêne prêt à se faire basculer vers nullepart par un animal, l'autre qui crie, l'autre qui crache, l'autre qui pleure, l'autre qui rit, à aigues-mortes, la camargue, rencontre au pied du rempart, à l'extérieur de la ville, là où la propreté touristique n'est plus de mise mais où le folklore rebondit la bobine a frémit. le rouge surement.

la camargue et ses cours d'eau, qui favorise le transit, le voyage, la découverte, à un autre rythme, au rythme de certains autres,

nomades

un coup de tournis, une patiente sieste au creux d'un rayon de soleil d'automne d'un autre univers

la route.

remonter dans le creux de la main, retrouver le fond de la poche de l'autre, s'y blottir et s'y croire protéger, attendre.

tracer son chemin, le sien. et l'autre? le laisser crever sur le bord de route. être là et s'en mordre les doigts de n'avoir rien à vomir. tenter un équilibre et jurer que la concession est la liberté. mais quoi, quoi sans soi, quand sans autres? sinon UNE voie, une voix, la sienne. c'est triste.

arrêt. respirer, boire manger. entre deux, s'arrêter et regarder.

le théatre d'arles. un troupeau d'enfants colorés noient de leurs sourires. Sont ils tous comme ça les autres, à arles? ou l'enfant est il un autre être, différent?

marseille.

et ses drôles d'animaux,

ville disproportionnée toute en demesure et en couleurs

marseille où vit l'autre, marseille où les voix, les visages, les rêves sont à tous, et à chacun, marseille sous le soleil, lumière d'un autre. d'un autre temps, d'un autre rêve...

marseille et les traces, traces de passage, traces de présence, mouvement.

chacun dans sa case,

chacun son époque, chacun son fil, mais pourtant tous ensemble, plus ou moins.

contre les dangers, les risques, les douleurs, d'un avenir incertains, pour participer à l'invention d'un nouveau monde, pour réaliser chacun son rêve,

mais sans les autres, ou pour les autres, avec les autres ou sur les autres?

minute de respiration en terrain familier, la bobine se souvient et sourit.

ne pas se perdre, suivre sa route, suivre le fil de sa vie, de son histoire, de sa pensée...

se trouver dans le chemin des autres, occuper leur espace par reflet de ce qu'on fait, chacun pour soi, pour l'autre, parce que juste soi ne suffit pas.

juste soi, juste ça, pousse

ça ne compte pas, ou trop, ou quoi?

rendre à césar ce qui appartient à césar

et se blottir dans le connu, l'autre connu

pour rassurer sur soi sur son existence et les autres

rayon d'été en automne autonome, repartir vers le nord, s'arrêter à saint-hippolyte-du-fort, air de respirer,

retour sur soi, les autres, pourquoi, en parler,

mesurer

laisser filer, couler, rebondir, pas de confrontations, juste des mots pour rebondir par leur force des uns aux autres et non la raquette qui la renvoie de l'un à l'autre.

remonter, retourner là

où on trouve notre air, poissons, respirons, à la surface, remonter par ivresse de voyage,

retourner, se retourner, se retrouver face à soi, à son activité, son inactivité aux rapports obligés d'un monde qui nous contient tous...

ne pas se perdre, se laisser dépasser par la montée des autres...**

arriver à se rejoindre soi même à travers les autres.

retour au poulailler incognito, et sans photo comme si elle n'en était jamais partie, la bobine d'isabelle se promet un nouveau voyage de rencontres et de trouvailles, très bientôt en belgique puis après en normandie et dans longtemps ailleurs, c'est certain: faut se dérouler pour que "ça" se déroule...

m. 2/11/2004.

 

http://www.figuesenpot.com/

 

 

*

Sidonie est une araignée de grenier,

de grenier plein de rêves et de cartons de passé envolé.

Sidonie construit derrière le tableau laid

de l'aïeule une toile douce pour planter

le décor de l'hiver froid qui s'annonce.

Mais Sidonie est fatiguée,

elle voudrait une journée de liberté,

de liberté vraie,

avec la possibilité d'aller

voir sous un lampadaire la qualité de l'air,

d'aller se balader sur le rouge du cartable du petit dernier

de la maisonnée,

de consommer des milliers de miettes de chocolats amers,

de dérouler plus loin encore de ses huit pattes

le fil d'argent qui la lie à sa demeure,

de travailler moelleusement sa paresse

sur une plage ouverte vers l'océan tranquille.

Sidonie n'a pas le temps,

il est tard, elle file se mettre sous la couette

et dans ses rêves tricote encore les mailles à l'envers,

les mailles à l'endroit de sa verte existence.

 

**

l'Hiver, le Système, Dieu, l'Autre.
Heureusement qu'ils sont là.
Permettre aussi à chacun de trouver refuge dans son ascension vers l'avenir, s'arrêter pour mieux repartir, ou juste rester dans la zone de freinage d'urgence, en transit, pas assis, pas debout, entre deux marches, avec un costume de conquérent et une âme de fleur. Réver que ça pourrait être mieux quand tout sera changé et commencer par changer la forme des lettres, des mots, des envies. Changer d'air, mais rester les neurones dans le même bocal. Procédé d'intentions qui restent stériles de mots parce que trop absurdes pour être vécues, sans phase.
Dans trente deux jours les biches vont mettre bas, les papillons décoller, les piafs redonner leurs mélancolies via le tremblement de leur glotte, et les ours ressortir de la grotte dont la porte est une grosse pierre de contraintes imposés par Dieu, l'Hiver, le Système, l'Autre.